« Aujourd'hui on constate que la liberté d'expression consiste à ne pas écouter l'autre, ni à protéger le droit des autres à s’exprimer. Elle permet de dire tout le mal que l'on pense du voisin et à le faire taire : s'exprimer pour empêcher les autres de le faire. »
Denis Ramond était dans l’émission « Matière à penser » avec Frédéric Worms au sujet de son livre « La bave du crapaud »
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Résumé du livre :
« La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe », disent certains... et d’autres répondent que « les mots peuvent blesser » ! Voici à quoi ressemblent les débats sur la liberté d’expression, à laquelle nos sociétés accordent tant d’importance : à des querelles de cour de récréation.
Or il y a urgence à réfléchir pour de bon à la liberté d’expression et à ses limites. Depuis quelques années, celle-ci est embrigadée dans une croisade conservatrice : conquise autrefois contre les empiètements de l’État, des institutions et de la morale dominante sur les droits individuels, elle est désormais systématiquement brandie contre les minorités sexuelles et raciales : en somme, contre tout ce que l’on a coutume d’appeler le « politiquement correct ».
La liberté d’expression est devenue l’argument favori des plus privilégiés. On ne doit pas s’y résoudre : à travers des exemples variés (blasphème, humour, négationnisme, discours racistes, pornographie...), Denis Ramond prouve dans cet ouvrage ambitieux que l’on peut défendre une conception large et exigeante de la liberté d’expression qui ne se réduise pas au droit d’écraser les plus vulnérables.